Boues d'épuration
Boues d'épuration
Les boues d’épuration sont les résidus du traitement des effluents liquides par des stations d’épuration. Elles peuvent provenir de stations d’épuration publiques raccordées au réseau d’assainissement des agglomérations ou de stations d’épuration privées traitant les effluents industriels principalement dans le secteur de l’alimentaire, de l’agro-alimentaire et de la production papetière.
Les boues d’épuration contiennent des éléments fertilisants (de l’azote et du phosphore) et de la matière organique mais également des microorganismes dont certains pathogènes et des micropolluants (métaux lourds, hydrocarbures, etc.).
Compte tenu de l’interdiction de dépôt en mer et de mise en décharge des déchets dits non ultimes, il n’existe, pour l’instant, que les filières de valorisation agricole, d’incinération spécifique ou de co-incinération (en cimenterie ou avec déchets ménagers). La valorisation agricole des boues est privilégiée en Région Wallonne car celle-ci s’inscrit dans le respect de la politique wallonne en matière de hiérarchisation de la gestion des déchets qui préconise la valorisation « matière » par rapport à la valorisation « énergétique », tout en assurant un maximum de sécurité sanitaire et environnementale.
La valorisation des boues d’épuration en agriculture est règlementée par l’AGW du 12 janvier 1995 relatif à l’utilisation sur ou dans les sols des boues d’épuration ou de boues issues de centre de traitement de gadoues de fosses septiques qui a transposé en droit wallon les prescriptions de la Directive Européenne 86/278 du 12 juin 1986 en matière d’utilisation des boues d’épuration en agriculture et par l’AR du 28 janvier 2013 relatif à la commercialisation et l’utilisation des engrais, des amendements de sol et des substrats de culture.
Pour être épandues en Wallonie, les boues d’épuration doivent disposer d’un certificat d’utilisation régional et d’une autorisation fédérale de commercialisation. La DPS a pour mission d’instruire et de délivrer les certificats d’utilisation en complément de l’autorisation de commercialisation qui est issue par le SPF (voir la section "Autorisation boues d'épuration" dans la section "Environnement" du site web du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement) .
La filière est également soumise au PGDA qui impose, en autres, des restrictions en matière d’apport en azote sur les parcelles agricoles et de périodes d’épandage.
Avec la mise en service de nombreuses nouvelles stations d’épuration pour les agglomérations en Wallonie, la production annuelle de boue d’épuration a augmenté significativement et les quantités de boues sont passées de 2001 à 2012 de 18,500 à 43,400 tonnes de matière sèche. Une fois le programme d’épuration finalisé, la SPGE prévoit une production de + /- 52,000 TMS par an. En 2012, 45% des boues d’épuration urbaines étaient valorisées en agriculture alors que 55% étaient éliminées par oxydation thermique.
Le gisement de boues d’épuration pour les industries s’élèverait à plus de 300,000 TMS. En 2013, les quantités de boues industrielles valorisées en agriculture s’élevaient à + /- 160,000 TMS.